19 décembre 2006

ET PENDANT CE TEMPS LA...(II)

Catégorie: prise de conscience... ou pas.


5 infirmières bulgares et un médecin palestinien bouc émissaires du sida libyen.

Les infirmières bulgares et le médecin palestinien condamnés à mort en Libye

AP | 19.12.2006 | 14:30

A nouveau condamnés à mort: un tribunal de Tripoli a infligé mardi la peine capitale aux cinq infirmières bulgares et au médecin palestinien emprisonnés depuis près de sept ans en Libye. Reconnus coupables d'avoir inoculé le virus du sida à 400 enfants libyens, ils peuvent toutefois encore faire appel de ce jugement dénoncé par de nombreux pays dont la Bulgarie.

Sofia considère en effet que ses ressortissantes ont servi de boucs émissaires pour les conditions d'hygiène déplorables à l'hôpital de Benghazi où elles travaillaient. "Nous condamnons et rejetons catégoriquement les condamnations à mort", ont fait savoir le président et le Premier ministre bulgares Georgi Parvanov et Sergueï Stanichev dans un communiqué commun.(...)

L'affaire pèse depuis longtemps sur les efforts du régime de Moammar Kadhafi pour redorer son image et sortir de l'isolement international. La communauté internationale ayant dénoncé une procédure inique après la première condamnation à mort des six accusés, les juges libyens avaient accepté d'organiser un deuxième procès, qui a finalement débouché sur le même verdict.(...)

L'avocat bulgare Trayan Markovski a annoncé à la radio bulgare que les accusés allaient faire appel auprès de la Cour suprême libyenne. (...)

Lors du premier procès, le Pr Luc Montagnier, le chercheur français qui a co-découvert le virus du sida, avait témoigné que le VIH sévissait déjà à l'hôpital de Benghazi avant l'arrivée des infirmières bulgares en 1998.

De nouvelles preuves ont été apportées en ce sens ce mois-ci, trop tard pour être présentées au deuxième procès. Dans son numéro du 6 décembre, la revue médicale "Nature" a publié des analyses des virus ayant infecté les enfants. L'information génétique du VIH change au cours du temps, ce qui en fait une véritable "horloge moléculaire". Conclusion de l'étude: les enfants ont contracté le virus du sida avant l'arrivée des infirmières bulgares et du médecin palestinien, peut-être même jusqu'à trois avant le début de leur contrat à Benghazi.

Idriss Lagha, qui préside un groupe de défense des victimes, n'est pas convaincu. Lundi, tandis que des centaines de personnes manifestaient leur soutien aux infirmières en Bulgarie, il donnait à Londres une conférence de presse. Idriss Lagha a notamment avancé que les infirmières bulgares avaient intentionnellement inoculé aux enfants libyens un virus "conçu génétiquement" et ce, à des fins de recherche pour des agences de renseignement étrangères.

"Aucun médecin, aucun infirmier n'oserait commettre un crime aussi affreux", s'était défendue le mois dernier, au cours du procès, Cristiana Valcheva, l'une des accusées bulgares, en compatissant à la douleur des victimes et de leurs familles. Parmi les enfants, une cinquantaine d'enfants sont déjà morts.

La Commission européenne et son président José Manuel Barroso se sont déclarés "choqués par ce verdict", a rapporté Johannes Laitenberger, le porte-parole de Bruxelles. Selon lui, l'Union européenne n'a pas décidé de prendre des sanctions contre la Libye mais elle "n'exclut rien".

Le ministre français des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy s'est également dit "profondément choqué". "Je ne baisserai jamais les bras", a promis le chef de la diplomatie française. "Tant que l'appel ne sera pas donné, il y aura toujours un espoir".
(...)
AP

Quelle triste histoire... cette nouvelle m'a fait froid dans le dos. Comme quoi malgré tous ses efforts la communauté internationale ne pèse pas lourd. Il y a certes encore un espoir mais j'ai du mal à avoir confiance en la justice libyenne au vu de ces 2 derniers verdicts.

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